Les quartiers de gare, irrigués par les petites et grandes lignes ferroviaires, profitent du dynamisme porté par la station elle-même et par les projets d'urbanisation qui accompagnent la mise en place de nouvelles dessertes. Des emplacements stratégiques à surveiller alors que le réseau ferroviaire doit se montrer à la hauteur des ambitions de décarbonation du transport, faisant la part belle aux transports collectifs. La construction de nouvelles lignes est un enjeu de taille pour les collectivités territoriales avec des opportunités de développement économique importantes sur les secteurs desservis.
Avec une fréquentation annuelle qui se compte en milliards de voyageurs, les gares et leurs environs se développent rapidement et ne cessent d’attirer de nouveaux profils de visiteurs et d’investisseurs.
Les dernières données sur la fréquentation en gare font état de près de 1,5 milliards de voyageurs en 2019 dans plus de 3 000 stations réparties à travers le territoire. Le tissu ferroviaire est dense et doit accueillir un nombre grandissant d'usagers afin d’encourager le recours au transport collectif pour les trajets du quotidien et les déplacements ponctuels. Les lignes de desserte fines, aussi appelées les « petites lignes », représentent environ un tiers du réseau ferré français prêt à couvrir les distances domicile-travail et les déplacements interrégionaux. Les lignes à grande vitesse relient les grandes métropoles entre elles et desservent également les villes moyennes. Les gares qui les accueillent attirent tous types de profils : déplacements professionnels réguliers ou ponctuels, séjours touristiques, voyages organisés, visites familiales... Mais pas seulement.
La gare de Compiègne à elle seule a accueilli plus de 2,8 millions de personnes, dont 2,2 millions de voyageurs, en 2019. À Creil, le nombre de visiteurs total dépasse les 6,3 millions, pour environ 5 millions de voyageurs. En gare de Beauvais, ce sont un peu plus de 1,3 million de passagers qui ont rejoint les rames, pour plus de 1,6 million de visiteurs au total sur l’année 2019.
La part de visiteurs non-voyageurs se situe autour des 20 % pour les gares de Compiègne et de Creil qui brassent un nombre important de passagers chaque jour. Elle est légèrement inférieure, mais toujours importante, pour les plus petites gares comme celle de Beauvais. Parmi ces visiteurs : les proches ou le personnel accompagnant des voyageurs, mais aussi des personnes venues utiliser les nombreux services abrités en gare : cafés, brasseries, restaurants, boulangeries, librairies, boutiques de souvenir, kiosques à journaux… Les gares françaises protégées au titre des monuments historiques attirent également les amateurs à l'affût des perles architecturales du patrimoine national. C’est le cas de l'actuelle gare routière de Senlis, située sur le parvis de l’ancienne gare ferroviaire construite en 1861 et inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2001.
Autant de visiteurs qui seront amenés à consommer sur place ou à proximité de la gare et en font un emplacement commercial stratégique. Toutefois, les opportunités offertes par les quartiers de gare ne s’arrêtent pas aux flux qui traversent les stations.
Véritable outil d'aménagement stratégique de la ville, les gares sont bien plus qu’un simple espace de flux entrant et sortant. Les étoiles ferroviaires et nœuds de transports en commun sont le cœur d’un nouvel urbanisme orienté vers les transports collectifs. Naturellement, les quartiers de gare enregistrent une urbanisation croissante en résidence, commerces et entreprises. La création de nouvelles lignes est l’occasion d’embarquer des projets de construction variés : logements, équipements, locaux tertiaires et commerciaux.
Les financements s'organisent autour de l’attractivité du lieu d’implantation qui participe au rayonnement de la ville ou de la métropole. La mutation s’opère sur l'occupation des sols, mais aussi sur la nature des activités développées.
La Communauté de l’Agglomération Creilloise anticipe ainsi la mise en service de la desserte TGV et TER Picardie-Creil-Roissy. L’enjeu est de taille pour l’agglomération de 4 villes, dont Creil et Nogent-sur-Oise, qui compte bien exploiter tout le potentiel de développement offert par la nouvelle liaison ferroviaire. Le projet baptisé Gare Cœur d’Agglo, « engage l’avenir de la population et des usagers du Grand Bassin Creillois ».
Il s’agit de valoriser l’étoile ferroviaire existante de Creil et d’être au rendez-vous des opportunités créées par le développement d’un pôle urbain dynamique sur les 270 hectares qui entourent la Gare de Creil. Un projet urbain novateur à l’échelle local qui s’articule autour des grands objectifs de la liaison Roissy-Picardie : relier davantage de territoires au réseau à grande vitesse, développer l’intermodalité entre le train et l’avion en gare de Roissy TGV et proposer aux habitants concernés un nouveau moyen d’accès à l’Ile-de-France.
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